27/11/2016 Bruxelles
Dimanche passé j’ai été à un vernissage à la galerie Kroma de mon amie Laura Cascone avec qui j’avais exposé fin mai. Elle organise une exposition sur des peintres de la Sicile du sud dont Piero Guccione, qui est considéré comme le plus grand peintre siciliens vivant même s’il vit à Rome la plupart du temps. Il peint la mer et sa ligne d’horizon mobile, diffuse. Il y avait 5 ou 6 litho-sérigraphies numérotées/signées de très bonne qualité. J’ignore ce qu’est la litho-sérigraphie, google l’ignore également. Il s’agit sans doute d’un procédé utilisant une combinaison des 2 techniques.
J’étais avec Laurence S. avec qui j’ai ensuite été boire un verre.
L’histoire de l’art et la sculpture néo-classique :
Chez Gombrich, rien ; pas même Canova.
Chez Chastel, un chapitre (moins de 2 pages) presque exclusivement consacré à Canova. Mais comme toujours avec Chastel il s’agit d’une nomenclature plutôt qu’un essai critique. A part peut être « C’est surtout pour Pauline Borghese,… que Canova a réalisé ses compositions les plus subtiles et les plus harmonieuses ; leur sensualité contrôlée, leur tour sobre et savant annoncent le dessin clair, la ligne filée d’Ingres, mais avec une froideur qui devient encore plus sensible dans les groupes comme Amour et Psyché (Louvre), pareils à des bibelots géants. ». Comparé cette œuvre à un bibelot géant voilà qui est surprenant.
Chez Hautecoeur c’est du lourd.
Extraits : « Toutes ces fouilles, ces publications, ces discutions sur l’art antique excitèrent les imaginations, et leur influence l’exerce sur la peinture, la sculpture, l’architecture en même temps qu’agissaient les doctrines académiques, le mouvement sentimental et moralisant. Ces faits déterminent une transformation des formes et de l’esprit ! »
Dans ce livre il mentionne Bouchardon (1698-1762) : (« déjà à Rome Bouchardon avait prétendu s’inspirer de l’antiquité. »), Clodion (« a parfois prétendu ressusciter l’antique »), Berruer, Laurent Delvaux (Belge) et Houdon.
« Cette manière réputée « grecque » où se survivait l’aimable grâce du XVIIIe siècle, où se manifestait le désir de revenir à la « simple nature », parut à certains artistes dépourvue de style et de gravité. Peintres, sculpteurs, architectes prétendirent atteindre ce qu’on appela la « mâle grandeur des romains », tandis que d’autres, tout en continuant la tradition de ces « Grecs », cherchèrent à se rapprocher d’avantage de l’antiquité alexandrine. »
« Certains sculpteurs voulurent aller plus loin et voulurent par respect pour l’antiquité s’élever au dessus de la nature. » Mention de Quatremère de Quincy (le Beau idéal), Trippel (« Lorsque Goethe vint en Italie, Trippel chercha le type auquel appartenait le poète et se décida pour Apollon. Goethe qui s’inquiétait alors des rapports du type et de l’individuel déclara que Trippel l’avait éclairé le premier. ») Mention de Cadès, Landi et Angelika Kauffmann qui avait reçu les conseils de Winkelmann (nda : mais n’en avait jamais tenu compte).
Et puis focus sur Pruhon. Un peu plus loin dans le chapitre « style « mâle » – style « alexandrin » , il est question de Canova. A ce point on peut dire clairement que je fais une fixette sur ce mec. Et bien oui je dois bien reconnaître, quand bien même je ne le connais pas personnellement, Canova m’attire irrésistiblement. Pour son talent bien entendu. Canova venu du baroque vénitien (« toute sa vie il va jouer, d’ailleurs sans pompe, le rôle de pontife de la sculpture européenne »).
« Il polit le marbre de Carrare, dont le grain est déjà très fin qu’il en arrive à estomper, à amollir les formes. Le muscle disparaît sous son enveloppe et la sculpture semble chercher les effets de clair-obscur réservé à la peinture. »
« Thorvadsen (nda Danois « élève » de Canova) crut parvenir à la beauté en insistant sur la ligne, en enveloppant les volumes, en abaissant la saillie de ses bas reliefs. »
Ensuite c’est Napoléon et la récupération du néo-classique pour créer le style empire. Et celui la il n’a de style que le nom.