16/09/2016 Rome
6 :40 Entre Palerme et Rome
Je n’ai pas pu prendre mon bagage dans l’avion (trop lourd). J’ai eu le temps de choper mon journal, un Mankel (restaient 20 pages) et un Indridason (que j’avais déjà lu). J’aurais du récupérer le D800 ou au moins la carte mémoire.
Hier à Mondello sur la plage est arrivée après moi une femme, grande, blonde foncée accompagnée d’une amie. Je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder. Elle s’est installée à une vingtaine de mètres, a orienté son transat dans l’axe du soleil (dos à la mer), enlevé ses vêtements et s’est retrouvée avec un bikini blanc. Cette femme, la quarantaine, était d’une beauté toute aristocratique, même si en maillot de bain une beauté est une beauté ! Un corps parfait compte tenu de son âge, de longues jambes galbées, des hanches assez droite et des épaules légèrement musclées prolongés par des bras minces. De là où j’étais je n’arrivais pas à distinguer précisément les traits de son visages mais il m’a semblé qu’elle avait de l’intelligence dans le regard. Tout en parlant à son amie elle s’est allongé de telle manière que sans tourner la tête j’étais exactement aligné pour pouvoir l’admirer. Tout cela était parfaitement ravissant et je me félicitais d’être venu à la plage. Un quart d’heure plus tard elle fut rejointe par un homme d’une soixantaine d’année, cheveux frisés teintés châtain foncé, un peu gras du bide et fort poilu. Visiblement aristocrate également. Sans doute le propriétaire du gigantesque bateau à moteur à l’encre dans la baie. Au bout d’un moment ils sont allés se baigner et pendant plus d’une heure ils ont discuté debout dans l’eau. C’est surtout lui qui parlait, elle se contentait de hocher de la tête. Ils venaient à peine de sortir de l’eau quand j’ai du me barrer.
A aucun moment ils ne se sont touchés. Ils se regardaient dans les yeux. Il n’y avait aucune gêne particulière. Alors quoi ? Alors rien ! J’aurais voulu être à la place de ce type. J’aurais voulu parler à cette femme. Je voudrais aussi être très riche. La plupart des femmes aiment le confort de l’argent. Le luxe est réconfortant. Je sais que certaines seront outrés en lisant ces lignes mais bon… Il n’y a pas que ça bien sûr. Et même si je ne sais rien d’eux j’imagine que l’argent peut tout justifier, comme la différence d’âge entre un un riche pré-retraité et d’une telle beauté.
Mais ce qui m’a le plus impressionné c’est cette conversation aquatique : la parole sécurisante d’un côté, la beauté intelligente de l’autre.
Il pleut des cordes à Rome. Le départ est retardé. Du personnel est sans doute occupé à dégager les pistes avec des raclettes. Le retard je m’en fiche. Rien ni personne ne m’attend à Bruxelles. Pluie, déprime, Bruxelles. Villa Giulia est déjà loin.
Mais j’ai mon titre : « Villa Giulia. Tentative de reconstruction. »