14/02/2017 Bruxelles
Pour la St Valentin K m’a envoyé un SMS plein de promesse. J’aurais pu l’inviter au bar Métropole à cette occasion. Mais non finalement, j’assume le fait d’être un célibataire décadent.
Pas de pute aujourd’hui au bar. Elles sont sans doute occupées à satisfaire la soif d’amour des hommes en ce jour mémorable. Et là, à la limite du vomissement face à cette déferlante de bons sentiments, je me rappelle vaguement que moi aussi j’ai été happé par cette considération idiote qui veut que l’amour c’est au jour le jour et pas toute la vie, comme une petite flamme qu’il faudrait malgré soi raviver désespérément.
Des musiciens ont pris place dans mon bar favori. Pour la St Valentin me signale mon serveur gay en ajoutant qu’il n’en a rien à faire. Et moi de l’approuver comme un con. Il doit croire à présent que nous sommes lui et moi du même bord.
J’ai souvent cette expérience insupportable qui consiste à voir les gens pleurer en rue. Encore l’autre jour dans mon quartier une femme russe pleurait à chaudes larmes au téléphone. De l’autre main elle poussait une poussette avec un jeune enfant. Ce n’étaient pas des larmes silencieuses ou discrètes, mais un vrai torrent d’injonctions et de souffrances. Elle avançait par à coup, s’agrippant à la poussette autant qu’à son téléphone. Je me suis comme d’habitude abstenu d’intervenir pour lui venir en aide.
Les gens ne voient pas ceux qui pleurent en rue, j’ai l’impression d’être le seul à les voir. C’est absurde.