13/09/2016 Palerme
10 :30 Villa Giulia
J’ai dormi 2 heures. Peut être 3. L’avion a atterri à Palerme à 0 :30 sans ma valise avec :
- mon D300S, le trépied Rollei et le flash
- mes vêtements, mon maillot, ma casquette, mes chaussures
- mes médicaments, ma brosse à dent
Je crains que tout ait été volé à Milan Linate. J’attends un coup de téléphone de l’aéroport. Je me suis déjà procuré un chargeur GSM. Et me voilà Villa Giulia pour un premier repérage depuis 9 :00. Le soleil est encore bas au sud-est.
Hier encore avant de partir j’avais étudié l’implantation des bustes avec Google map, et quelques photos de touristes. J’en ai finalement pointé 22. Ici j’en ai découvert un de plus mais le socle ne soutien plus aucun buste. J’ai aussi des articles de presse, et d’autres textes.
Il est impératif que je trouve un trépied avant de revenir en fin de journée.
En ce moment je suis assis sous les colonnades du bar situé au coin sud-est. Il fait beau mais déjà les nuages bourgeonnent au nord. Ce qui finalement est plutôt bon signe pour la suite.
Pour l’instant le nom du projet c’est : «Villa Giulia : 15 décapitations »
14 :00 Villa Garibaldi
Restaurant Garraffo. Très beau serveur cheveux noirs bouclés, dents blanches et yeux bruns. La valise pourrait être dans le vol de cet après-midi.
De 17 :00 à 19 :00 retour à Villa Giulia. D’abord vérifier le shooting de ce matin.
J’ai été acheté un trépied chez Media Word (le Media Markt local). Il est plus haut que mon Rollei mais moins précis. J’ai bien rigolé avec le chauffeur de taxi qui m’a fait la gare, Media World et teatro Massimo. Il m’a dit qu’au pire si je ne trouve pas ce que je cherche, 3 bouts de bois et une ficelle feront l’affaire. Il y avait un embouteillage monstre mais il s’est bien démerdé en faisant des trucs impensables chez nous.
La température est agréable, 25°C la journée, 20°C la nuit et un petit vent rafraichissant.
L’hôtel est bien mais, comme j’ai pu m’en rendre compte au petit déjeuné, principalement fréquenté par des ricains en fin de vie. Ambiance short trop grand et claquement de dentier. Me suis barré vite fait.
Hier dans l’avion entre Bruxelles et Milan j’ai lu d’une traite « Italie. Esthétique du miracle » de Richard Heuzé (journaliste au Figaro). {Petite parenthèse pour signaler que je déguste le meilleur poulpe grillé de ma vie.} Le livre est divisé en 2 parties : quelques réflexions sur l’Italie (hier, aujourd’hui, les fondamentaux) et ensuite une série d’interview d’intellectuels de haut vol. Ça commence comme ça : « Existe il une âme italienne ? La question prête à sourire dans un pays où l’individualisme forcené interdit de penser collectif ». Dans le chapitre « Monuments en péril » l’auteur explique qu’avec toutes ses richesses et l’amour des italiens pour le beau, les budgets ne suivent pas pour préserver ad-minima les trésors innombrables. Et alors là où j’ai bien pris mon pied c’est quand il parle de crédulité et d’irrationnel à propos de la société italienne. Je connais et je peux témoigner ! {Nouvelle parenthèse : accolé à la terrasse de mon divin restaurant (je viens de terminer une truite de mer succulente), à la terrasse voisine d’un espèce de fastfood, un couple ; chacun sa maxi bouteille de bière, son assiette de frites et son panini mozzarella écrabouillé. Ces gens là passent des bonnes vacances à n’en point douter, et passent aussi complètement à côté de leur trip en Italie. Il y a aussi sur la même terrasse que la mienne un couple d’étudiants flamands, la GoPro sur la table (histoire de ne rien louper) qui pianotent sur leur smartphone (histoire de bien faire péter leur forfait 3G). Ils sont beaux. Elle surtout, cheveux châtains, yeux verts et tache de rousseur. J’ai envie de leur faire découvrir Villa Giulia. Mais bon après 4 verres de Grigio il vaut peut être mieux que je me calme.}
J’ai dormi 2 heures, j’espère réellement récupérer ma valise (pour le principe) et je me sens déjà bien à Palerme. C’est intense.
Concernant Villa Giulia, j’ai imprimé quelques pages trouvées sur le web qui méritent d’être approfondies.
Quelques mots clés :
- premier jardin public d’Europe
- construit en 1778
- gravure de G. Fortuyn 1779
- Goethe le décrit en 1787 comme étant « le plus bel endroit au monde »
- restauration avec des fonds européens entre le printemps 2003 et l’automne 2005
- mai 2015 : « mise sous séquestre » ou « saisie confiée à un dépositaire », mais reste ouvert sous protection policière. On dirait que la justice s’oppose à la ville, et que ceci fait suite à des dégradations et des vols.
J’ai photographié le plan sur la cabane du gardien avec la représentation des bustes (manquants ou non).
Excellent début de première journée.