10/10/2016 Bruxelles

Tentative de reconstruction

  1. Pourquoi tentative ?
    C’est le regardeur qui jugera de la nécessité, des qualités esthétiques et aussi du degré d’émotion artistique. Dans le cas présent le regardeur se doit de se renseigner sur le concept. C’est donc le concept qui est prioritaire mais il est indispensable que le résultat soit qualitativement irréprochable. De plus c’est avant tout une tentative parce qu’à ce stade je ne suis sûr de rien.
  1. Que reconstruire ?
    Les bustes décapités : c’est l’idée de départ et il faut s’y tenir. Finalement c’est pour le caractère symptomatique lié à la destruction de ces bustes. Symptomatique de la décadence. Symptomatique des destructions dans le jardin. C’est le symptôme qu’il faut guérir.
  1. Pourquoi ?
    Plusieurs théories :
  • Faire prendre conscience de la destruction et à terme de la disparition d’un patrimoine homogène unique.
  • Redonner vie à quelque chose qui a disparu.
  • Mettre en valeur l’art et la nature.
  • Garder l’idée que rien ne perdure.
  • Retrouver le beau là où il a été amputé. Reconstruire une forme.
  • La tête c’est le plus important. Si on enlève la tête et qu’on laisse le reste du buste il n’y a plus rien. Juste un support. Et donc le défi de la reconstruction n’en est que plus compliqué à mettre en œuvre.
  1. Comment ?
    Il faut reconstruire le beau en ajoutant :
  • La couleur : pour définir une gamme chromatique propre au projet.
  • Une texture faite de plantes et d’éléments naturels, pour mettre la reconstruction dans son élément naturel.
  • Un espace en perspective avec un sol orné de motifs de tapisseries du XVIIIème.
  • Une ombre portée suggérant un éclairage zénithal.
  • Une certaine idée de luxe et de volupté.
  • Modifier la forme initiale. Un buste sans tête c’est très horizontal. Il faut redonner de la verticalité.
  • Les bustes néoclassiques représentent généralement des personnages célèbres coiffés et habillés comme dans l’antiquité. Le drapé est assez simple et dépourvu d’accessoire. Et comme il ne reste que ce drapé comme élément graphique, il faut essayer d’enrouler le drapé. Le courber.
  • Le cou est aussi très important, pour autant qu’il subsiste. Il faut essayer de retrouver ce côté métaphysique qui est de tendre à l’unité entre la terre et le ciel. Le cou doit être tendu vers la lumière. C’est le principe de base pour apprécier une sculpture : la lumière.