30/12/2016 Palerme/Bruxelles

6H40 – Entre Palerme et Rome

Ce matin vers 3H30 nous avons embarqué dans un taxi pour nous rendre à l’aéroport. Le chauffeur, un vieil homme, écoutait une radio pourrie style gros son avec infrabasse et en même temps il chantait doucement ce qui semblait être du traditionnel local. Toute cette confusion musicale ne l’empêchait pas de foncer à tombeau ouvert à 150km/h dans des portions d’autoroute avec virage où la vitesse est limitée à 90km/h. A jeun et fatigué je me cramponnais à la poignée de porte tout en ayant une irrésistible envie de vomir. Un peu plus tard nous assistons à l’aéroport à la célèbre scène du type qui parle tout seul. C’est l’avantage des oreillettes Bluetooth : on peut parler très fort tout en balayant l’air des mains comme pour le célèbre « Madonna » prononcé les mains jointes, ou le fameux « Perché » avec les doigts des deux mains rassemblés comme deux petites montagnes pointées désespérément vers le ciel. L’homme qui parle tout seul n’est pas dans un aéroport, il est dans la cuisine occupé à causer à sa mère qui sans doute le sermonne. Je ne comprends pas non plus cette tradition consistant à attendre debout devant la porte d’embarquement, si possible en pôle position, histoire de faire partie des bienheureux qui pourront monter en premier dans l’avion tout en sachant pertinemment qu’il y aura de la place pour tout le monde, y compris pour le dernier à monter à bord. Enfin je ne comprends pas pourquoi les compagnies aériennes acceptent que la grosse majorité des passagers embarquent avec la valise trolley, plus le sac au dos bien rempli, plus la sacoche pour l’ordinateur, plus le sac à main pour les femmes. C’est une tricherie flagrante qui leur permettra de sortir plus rapidement de l’aéroport de destination. Je comprends l’exaspération des touristes étrangers qui visitent l’Italie face à toutes ces petites tricheries admises par tous les locaux, et qui prouvent une fois de plus l’individualisme assumé des italiens, tout comme la saleté dans les rues, le vandalisme, le chacun pour soi au volant d’une voiture, la resquille, la corruption, etc … Néanmoins il faut essayer de comprendre que ce n’est pas perçu comme un défaut ou une faute puisque tout le monde pratique cette manière de vivre ensemble, y compris ceux qui sont là pour faire respecter les lois ou règlements. C’est peut être ça la clé d’une société vivante. Sauf que l’on dit que la liberté des uns ne doit pas entraver la liberté des autres. Il s’agit d’une sorte de compromis sur la liberté individuelle. Libertà individuale.

Photo © 2016 Irène Muraille
Photo © 2016 Irène Muraille

8H10 – Entre Rome et Bruxelles

A nouveau je n’ai pas visité grand chose à Palerme alors qu’il y a tant à voir.
Rome Fiumicino s’appelle aussi Leonardo Da Vinci Aeroporti ce qui est pertinent vu les études de Leonard sur une possible machine pour voler. Nous ne survolons plus l’Italie et un épais plafond nuageux recouvre la terre.

Villa Giulia : le point sur la tentative de reconstruction

15 bustes sont décapités suite à des années de vols et de vandalisme jusqu’en 2015. Si je reprend mes réflexions conceptuelles du 9/10/2016 : tentative de reconstruction.

  1. Tentative : pareil. C’est le regardeur qui décide, mais il faut que ce soit en connaissance de cause (contextuelle)
  2. Que reconstruire : pareil. Les bustes tels que photographiés en septembre restent plus beaux du fait de l’action du temps, nettoyés il n’y a plus ce deuxième niveau de lecture. Les bustes restent symptomatiques de la destruction de l’art, de l’absurde décadence de notre société.
  3. Pourquoi : pas pareil. C’est la différence majeure. Il n’y a plus lieu de faire prendre conscience de la disparition d’un patrimoine unique parce que ce patrimoine ne va pas disparaître. Il est en cours de revitalisation donc il ne va pas disparaître. Grace à la valorisation du patrimoine d’une part et, plus modestement, grâce à mon travail.
  4. Comment : pareil