28/12/2016 Palerme

Il y a des choses importantes à signaler :

  • Les bustes ont été nettoyés. Il faudra que je compare pour vérifier si le nettoyage a été destructif ou non.
  • Une bonne partie (voir toutes) des statues ont été nettoyées. Idem pour la vérification.
  • J’ai visité ce matin le pavillon Chinois du parc de la favorite, un modèle de néo-classicisme principalement grâce à l’intervention du peintre Velasco. Les intérieurs viennent d’être restaurés par la ville de Palerme.
  • Demain nous retournons photographier le Gimnasium de l’Orto Botanico, récemment restauré lui aussi.

Je me demande si ma démarche en vaut encore la peine, tant Palerme a fait pour redonner gloire et beauté à ces trésors néo-classiques. Trois de ses plus belles réalisations sont à présent merveilleusement mises en valeur. Mon projet s’en voit retourné comme une crèpe. Reste bien sûr le vandalisme qui n’a pu être évité. Il y a encore des pages et des pages de journal à écrire.
Ce matin j’étais à la Villa pour des photos matinales et aussi pour me concentrer sur la partie centrale. Justyna affirmait que les têtes des bustes étaient interchangeables. A part pour un de ceux-ci, tous les autres avaient bien la tête sur les épaules. J’ai les preuves. D’autre part la statue du Génie est bien une œuvre néo-classique et non baroque. En effet il est habillé en empereur romain. Rien à voir avec Winkelmann donc, mais néo-classique quand même. J’ai des preuves également .
A nouveau Irène a pris d’excellentes photos aujourd’hui. Elle a un angle de vue différent de mon approche globale. Elle est plus dans le détail, les couleurs. Tant elle que moi on a eu du mal avec le trompe l’oeil de Velasco dans les sous sols du pavillon chinois, surtout à cause de l’éclairage inadéquat, radial dans le bas de l’œuvre. Toujours à propos d’Irène je lui disais hier que je voulais passer du temps à Villa Giulia le dernier jour. Elle a tout de suite répondu qu’elle était là pour m’aider avant tout. J’en étais ivre de joie et d’amour. On s’amuse bien, on rigole beaucoup. Ce séjour avec elle est finalement tout aussi riche que celui que j’ai fait seul en septembre.
Je pensais que j’avais déjà été très loin dans ce projet, mais les nouvelles informations nécessitent une remise en question, non du projet mais plutôt dans la manière de le faire évoluer. Il reste évident qu’il y a eu une destruction sauvage de l’art et qu’elle doit d’une part être dénoncée et d’autre part que cet art doit continuer à être reconstruit. Mais dans quel but ? Faut il tomber dans une sorte de compromission ? Faut il continuer à développer un projet artistique alors que la partie informative prend de plus en plus de place ? Je pense qu’il faut montrer la démarche artistique non plus comme un concept mais comme une idée simple qui est l’idée de départ. Au même titre que pour un humain on ne peut séparer la tête du corps d’un buste, d’autant plus s’il fait partie d’un patrimoine unique. La science peut réparer une statue des dégâts du temps et des hommes, elle ne peut pas réparer les blessures. Mais lancer « Villa Giulia, 15 décapitations » ce serait dénigrer l’effort fourni pour valoriser ce patrimoine.